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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 17:03
Le Pérou, c'était trop beau il y a 4 ans. On a voulu y retourner; même si c'est l'hiver et même s'il y fait froid; mais c'est tellement merveilleux tous ces glaciers, les gens qu'on y rencontre ont tant de chaleur, et cette langue est si plaisante.

Nous sommes revenus encore plus enchantés que la première fois. Quand est ce qu'on repart ?

 Vamos, vous n'échapperez pas à la musique cliché des Andes. "Saya", flutes de Pan et charango, pour nous accompagner. Maîtrisez  votre souffle, on part pour marcher entre 4 et 5000 mètres.

lundi 9/07: Lima - Huaraz.

A Lima, un dîner exceptionnel; c'est le 1/4 de finale de la coupe Sud Américaine de Foot, Pérou - Argentine. Vous décrire l'ambiance dans les rues, les téléviseurs à fond partout, les commentateurs dans une diarrhée verbale (goaaallll ), et nous, petits Français - Zidane et son coup de boule - au milieu de tout ça. Un grand moment.

Le lendemain 8 heures de bus archi confort pour gagner Huaraz, au nord de Lima.

 

 



 
   

10, 11 et 12 / 07: Acclimatation.  Randonnées dans la cordillère Blanche.

Huaraz étant déjà à plus de 3000, nous faisons des balades vers les 4000 à 4500 mètres. Bien sûr, Ricardo est malade, et  ne finit ni ses randos, ni ses Pisco sour. Quant à Maria, ses vertèbres n'aiment pas les heures de pistes chaotiques pour se rendre aux départs. Vivement l'hospice.



vendredi 13/07: Huaraz - Matacancha (4200 m).

Journée de route et de piste pour pénétrer au coeur du massif et rejoindre le départ du trek. Traversée de jolis villages, Chiquian, Llamac, Pocpa. Hélas, la route est éboulée, et nous transférerons les bagages, vivres, tentes et le reste, dans le bus de la mine, qui heureusement était de l'autre côté. Le tout sous les "chutes de pierres". Arrivée et montage du camp à la frontale.



samedi 14/07: Matacancha - col de Cacanan (4700m) - laguna Mitucocha (4250m) .

La forme est revenue. Montée facile au col de Cacanan, en cancannant, trop même. Longue descente, traversée, et soudain, tous les sommets enneigés. Que c'est beau. Le tour du lac nous permettra d'enrichir cette vue, et de rapporter le dîner (les petits pêcheurs de truites sont ravis). Le campement est merveilleux. Chutes de séracs, éclairages, vision panoramique sur les sommets. (Ninashanca 5607m; Rondoy 5870m; Jirishanca 6094m)



dimanche 15/07: lag. Mitucocha - col Carhuac (4650m) - lag. Carhuacocha (4250m)

Petite étape, mais grosses impressions. La laguna Carhuacocha, au pied du Yerupaja, point culminant du massif, et du Jirishanca, est majestueusement située. Des familles vivent à cette altitude; dont la fameuse Philomène (pas de photos d'elle, hélas). Ce soir, au milieu du bruit des séracs, nous dégusterons encore "las truchas de la laguna".



lundi 16/07: lag. Carhuacocha - col sans nom (4800m) - Huayhuash (4400m).

C'est de plus en plus beau. Ca ne finira donc jamais ? Des glaciers, des lacs multicolores, des chutes de séracs, des sommets insolents à 6000 mètres .... Trop, c'est trop. Par contre, au campement, la lessive gèle sous la tente. C'est tout de même l'hiver.



mardi 17/07: Huayhuash - col Portachuelo de Huayhuash (4750m) -Viconga (4450m).

Montée au col avec le superbe Trapecio en fond. Arrivés au col, des gardes du parc nous font la haie d'honneur. Au camp, la lessive ce sera à l'eau froide; mais la toilette ce sera à l'eau chaude. Les banos sont bien à 35°. Les nuits sous la tente par contre, avoisinent les - 5°. Jour de repos le 18/07.



jeudi 19/07: Viconga - col de Cuyoc (5000m) - quebrada Huanacpatay (4500m).

Passage du col dans le vent et le froid, et arrivée assez tôt au campement. Viscaches coquines autour des tentes. Comme l'après midi est longue nous monterons avec José Luis jusqu'à 4950 m. chercher des vigognes. Malgré nos ruses de sioux, nous n'en verrons pas, alors qu'en Bolivie, elles viendront flirter avec nous.



vendredi 20/07: Huanacpatay - col San Antonio (5050m) Jurau (4300m).

Le final du col tout en sable noir, nous donnera l'impression de monter la dune du Pilat (un peu plus élevée). Mais au col, vue superbe sur la Siula Grande et les lacs Jurau et Sarapococha. La Siula Grande, pour ceux qui ont lu "la mort suspendue", c'est là. Et comme Jenny nous en parle depuis le début du trek, on a tous très envie de l'approcher. Après une descente raidasse au campement, nous remonterons au pied de celle çi, essayer de voir les traces de Joe Simpson. En tout cas au village, c'est bien la famille qui l'a redescendu sur sa mule que nous verrons.



samedi 21/07: Jurau - Huayllapa (3600m) - pied du col (4320m).

Longue descente jusqu'au village de Huayllapa. Ecole, restau, et on remonte raide jusqu'à un camp d'altitude, où Luz achétera un mouton .... la Pachamanca se prépare !



dimanche 22/07: pied du col - cols Tapush (4800m) et col Yaucha (4850m) - laguna Jahuacocha (4060m).

Longue remontée du premier col, avac vue sur le Diablo Mudo. Redescente puis on remet ça vers le 2ème col. Les mules s'éparpillant, Marie, se rappelant qu'elle a gardé des moutons, pousse des "hue" et des "carraco" pour les faire avancer. Au col, panorama splendide sur toutes les faces sud. Descente sur la laguna Jahuacocha, où dans un cadre somptueux, nous dresserons le dernier camp, et profiterons d'une bonne mousse.



lundi 23/07: journée repos: Pachamanca.

Journée presque bulle. Grasse mat; Pachamanca; et un petit aller retour au pied du Yerupaja.

Et sous les yeux intéressés de Philomène, qui chantait: "I will survive", on prépare la Pachamanca: une sorte de méchoui sur pierres brûlantes. On chauffe les pierres par l'intérieur; on les écroule; on pose dessus les patates diverses (la pomme de terre vient des Andes, et les variétés sont multiples et souvent inconnues en Europe); on pose la viande sur les pierres et on recouvre avec ces pierres; on met de la paille et des cartons pour étouffer tout ça; on recouvre de terre pour encore plus étouffer; et on laisse cuire 20 minutes.

Et après ..... on déguste avec les doigts, en buvant un vin Chilien, et en contemplant le paysage. Et là, on se dit qu'il y a plus malheureux que nous. Elle est pas belle la vie ?

"Tout cà pour des petites gens de l'Isère comme nous ?"



mardi 24/07: col Llamac (4300m) - Llamac (3300m).

Montée au dernier col à regret. Nous passons notre temps retournés, pour contempler une dernière fois la cordillère Huayhuash et le Yerupaja. Longue descente sur Llamac où nous attend le bus du retour sur Chiquian. Après une nuit à l'hôtel et une douche chaude, c'est le retour sur Lima. C'est aussi un cebiche partagé avec José Luis et sa compagne dans un bon restau, et bientôt le retour de chacun vers son destin. Pour nous ce sera la Bolivie, mais ça, c'est dans un autre article.



Ils ont partagés ces bons moments avec nous. De droite à gauche, Gérald, José Luis, Claire, Jenny, Sophie, Luz et David.

Vous voulez rêver d'un peu plus près de ces sommets enneigés; cliquez ici.

Quelques traductions des noms quechuas de ces sommets magiques.

  • JIRISHANCA: le colibri (à cause de son sommet crochu)
  • YERUPARA: celui qui se voit en premier
  • SIULA GRANDE: le sifflement du vent
  • CARNICERO: le boucher, l'abattoir ( à cause de la couleur rouge de ses roches)
  • JURAU: du nom quechua d'une plante présente à son pied
  • TRAPECIO: forme trapézoïdale
  • PUSCANTURPA: la montagne qui mousse (à cause de l'écume de ses cascades)
  • CUYOC: la montagne qui se secoue ( peut être dû aux avalanches et chutes de séracs)
  • DIABLO MUDO: le diable muet (à cause du froid, ou de l'essouflement après la longue montée pour y accéder)

Tous ces renseignements puisés dans le livre de Vincent Geus, "trek dans les Andes", Glénat. Merci à lui.


Et pour regarder davantage les fleurs des Andes, Pérou ou Bolivie; cliquez là.

 

 

Toujours motivé par les belles plantes, j'ai voulu vous en rapporter quelques échantillons. Pas de vulnéraire ni de génépi dans les montagnes Péruviennes ou Boliviennes, mais de quoi enrichir mon herbier. Cependant, ce fut une plus grande "cueuillette photographique" dans la cordillière Huayhuash qu'en Bolivie.

D'abord un arbre, endémique des Andes, il vit entre 3500 et 4800 mètres d'altitude. Le Quenoal, à l'écorce soyeuse qui se détache en pelure d'oignon.

Et puis, celles dont il m'a fallu demander le nom à Luz, notre cuisinière Quechua. Elle les connaissait toutes, avec leurs vertus médicinales. Je vous livre leur nom comme j'ai pu les noter, le plus souvent phonétiquement. Même s'il y a des erreurs, elles sont belles.

 

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