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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 21:17

Ou comment rentrer de la plage à vélo.

 

 

 


En réalité, toujours sur nos périples itinérants à travers cols et montagnes, nous voulions compléter le parcours effectué il y a 2 ans: "de Bourg à Zell am See", avec cette jonction des cols du sud. Nous aurons ainsi rejoint Nice à l'Autriche, traversant quasiment l'arc alpin et un grand nombre de ses cols.

Nous emprunterons partiellement la Route des Grandes Alpes, en laissant des cols que nous connaissions déjà, et en rajoutant des variantes qui nous tentaient. Tranquillité assurée dès qu'on en sort; nombreux cyclos et "vrais rois de la grimpette" dès qu'on y revient.


  Copie de Numériser0001


Un grand moment de plaisir; un grand moment de chaleur aussi en ce début Juillet caniculaire; et même si le périple a été plus court que prévu, nous aurons pédalé 11 jours, parcouru 660 km, gravi 15520 mètres, en franchissant 21 cols dont 19 à plus de 2000 m. Certains nous donneront plus de mal que d'autres: si il faut grimper 1800m pour conquérir le Mont Cenis, il suffira de 800m pour en aligner 6 de suite sur la Strada dell Assietta. Suivez nous.


Mardi 6 et Mercredi 7/07: Crolles - St Sauveur sur Tinée (100km, + 1420m)

La première galère, c'est le train. 4 TER, et 11 heures plus tard, premiers coups de pédale sur la promenade des Anglais. Une nuit bien agréable chez  Virginie et Christophe, et nous remontons le Var par la piste cyclable (heureusement...). A Plan du Var, les gorges de la Vésubie, pour rejoindre Utelle où nous comptions faire étape. Hélas, l'accueil peu amène de l'hôtelier, nous forcera à pousser jusqu'à La Tour, puis encore plus loin dans les gorges de la Tinée jusqu'à un sympathique hôtelier à St Sauveur. Les vallées se meurent, le touriste ne fait que passer pour rejoindre les stations. L'étape fut lourde, très chaude, 1420 mètres de gravis et pas un col... par contre que des petites routes, calmes et bien belles. Il faudra revenir dans cet arrière pays Niçois.


 

 

Jeudi 8/07: St Etienne de Tinée - St Dalmas le Selvage (35km, + 1015m)

Aujourd'hui, petite étape, il faut laisser la néo-retraitée récupérer. Donc on paresse, et on visite. C'est beau le Mercantour, et l'hospitalité de nos hôtes du gîte de l'Etoile est remarquable. Et il fait frais la nuit. Enfin on approche de la route la plus haute d'Europe, on en frétille d'avance.


 

 

Vendredi 9/07: Col de La Moutière - de Restefond - de la Bonette - Barcelonnette (52km, + 1405m)

On nous annonce la route fermée par des névés; on verra. En tout cas cela nous assure une tranquillité totale pour gravir les rudes coups de cul de la Moutière. La route est belle, un revêtement un peu rugueux, et ce premier col est vite atteint. Encore 4km de piste caillouteuse, 2 névés ridicules, et nous voilà au col de Restefond sur un bitume excellent qui rejoint le col puis le sommet de la Bonette. Pour atteindre ces 2802 mètres; il reste cependant 700m à 13% voire 15% dixit les topos; même pas mal; même pas froid. La descente sur Barcelonette est un régal et nous profitons des torrents pour faire une pause pique nique.


 

 

Samedi 10/07: Col d'Allos - col des Champs (64km, + 1875m)

A force de boire l'eau des torrents, le Riri a la tourista. Et un problème de selle quand on fait du vélo, c'est néfaste. La montée vers le col d'Allos se fait en compagnie de cyclos du coin bien sympathiques. Redescente sur Colmars pour attaquer le col des Champs. Il fait très chaud, la route est raide, et je ne suis pas au mieux pour contempler le paysage. Heureusement qu'il y a beaucoup d'ombre, mais le coup de pédale est mou. Nous ferons halte au milieu de la descente, au gite des Aiguilles, super agréable, tenu par l'ancien gardien du refuge de Bayasse; (souvenir de randos des Tamalous).


 

Dimanche 11/07: St Martin d'Entraunes - col de la Cayolle - Jausiers (68km, + 1385m)

Ca va mieux! Une bien belle route des deux côtés que celle de la Cayolle. Elle fut tracée vers 1900, (la Route des Grandes Alpes), à l'instigation du Touring Club de France, et ce sont les Chasseurs Alpins qui réalisèrent les travaux à la Cayolle. Sinon, beaux serpentins au milieu des lys martagons et des troupeaux, et une redescente dans des gorges superbes. Le passage à Barcelonnette s'accompagnera de gelatis, meilleures que celles que nous trouverons dans quelques jours en Italie... bizarre, non.


 

 

Lundi 12/07: col de Vars - Guillestre - Château Queyras (65km, + 1320m)

Bien beau ce col du côté Ubaye; avec le Chambeyron au loin; avec les encouragements des marmottes; avec ses derniers km bien raides. Au sommet, pause melon obligatoire. La descente sur Guillestre avec ses vues dégagées sur l'Oisans au loin est bien roulante. Et nous remontons les gorges du Guil, avec ses kayaks qui font le spectacle. Après Chateau Queyras nous poussons jusqu'à Ville Vieille pour trouver un hôtel. Tiens, des nuages bourgeonnants; le temps va t'il changer?

Mardi 13/07: Col d'Izoard - Cervières (27km, + 1110m)
Le départ à lieu sous la pluie. Elle nous abandonnera bien vite, et nous serons à nouveau dans la chaleur pour gravir pour la 3ème fois l'Izoard. Toujours bien raide après Brunissard, nous profitons de la lecture sur la route. Petite pause à la Casse Déserte; dernier sprint de Marie qui ne supporte pas d'être rejoint, et c'est le sommet, et le melon!  Voyez dans quel état sont nos poursuivants! Tour de France 1939!! Nous nous arrêterons tôt, au Laus dans un gite déjà connu, et profiterons de l'après midi pour aller marcher à pied vers le fort de la Lauzette. Ca change un peu.


Mercredi 14/07: Briançon - col du Montgenèvre - Cesana Torinese - Sestrière (51km, + 1385m)
On commence par descendre sur Briançon, mais dès l'entrée dans la ville, il faut remonter la grande rue, et c'est tout de suite sérieux. Puis les replats jusqu'à la Vachette - entrée de Névache - et c'est la montée vers le col de Montgenèvre. Je craignais la circulation, mais c'est le 14 Juillet, donc pas de camions. Ouf. Montgenèvre, station de ski très quelconque, nous fuyons dans la descente vertigineuse sur Cesana Torinese. La ville semble jolie; la statue du  soldat  nous invite à boire un coup; mais pourtant, profitant d'une petite route parallèle, nous mettons le cap sur Sestrière et son col. L'horreur de la station de ski est incomparable. Immeubles et barres aux formes débiles, le clou étant le Club Med. Bon, on est surtout venu là pour démarrer tout de suite demain matin la fameuse route de l'Assietta, alors on s'adapte aux lieux.

 

Jeudi 15/07: Strada della Assietta - col de Finestre - Susa (60km, + 1155m)

Cette route me tente depuis l'hiver. J'ai lu et relu mille descriptions sur son parcours. L'Assietta est un plateau à plus de 2000 mètres, où en 1747 s'est déroulée une bataille historique. Les troupes de Louis XV voulant en découdre avec le Piémont, ces crêtes virent de sanglants combats. Bilan, les Piémontais perdirent 77 hommes et les Français 5000. Ils perdirent aussi la face et la guerre.
Sinon, du point de vue vélo, en 50 km de piste et pour 800 mètres de dénivelé seulement on franchit 8 cols et un sommet, le tout à plus de 2000m. Quelle flatterie pour notre ego. Dans l'ordre: colleto Costa Treceira (2442m), colle Basset (2424m), colle Bourget (2299m), colle Costa Piana (2313m), Mont Genevris (2536m), colle Blegier (2381m), colle Lauson (2497m), Colle (2490m), colle Assietta (2472m). Superbe balade en altitude; route de crête incomparable offrant des vues sur le Viso, l'Oisans.... une chevauchée fantastique. Marie apprécie moyennement la piste, mais elle y prend goût, et comme le peu de motards ou de 4X4 que nous croiserons seront très courtois, alors tutti bene. Au bout des 40 km de cailloux, nous rejoignons le bon goudron, pour gravir le magnifique colle de Finestre (2176m), dernier col à 2000 de la journée. Belle moisson. L'étonnant, c'est que ce col a vu l'arrivée du Giro en 2008, de nombreuses stèles au sommet le rappelent. Mais le plus extraordinaire, c'est que les coureurs sont venus de Suse par la route que nous allons descendre. Route, enfin les 8 derniers km sont de la piste à VTT. En réalité depuis Suse, c'est 20km et 1700 mètres à monter dont 8km et 600 m de piste. Bravissimo.


Détail pratique: la route de l'Assietta semble fermée aux véhicules à moteur les mercredis et samedis


Vendredi 16/07: Col du Mont Cenis - du Petit Mont Cenis - Lanslevillard (58km, + 1920m)
Rasoir cette route. Pas tant par la circulation, après 3 ou 4 km ça se calme; mais toujours en sous bois, c'est long à monter, rien à voir. Il faut arriver sous le barrage pour commencer à ouvrir les yeux. Le lac est beau, enfin, et après avoir mangé au col du Mont Cenis, nous décidons de pousser jusqu'au col du Petit Mont Cenis. Paradoxe, le Petit est plus haut que le "vrai". 2182m au lieu 2083m. La route, en mauvais état au départ, devient bonne quand ça monte. Par petits à coups, elle s'élève dans un cadre agréable jusqu'à une bergerie, et l'on peut admirer les sommets autour de la Dent d'Ambin. La descente sur Lanslevillard est bien roulante, et nous trouvons le meilleur hôtel de notre périple (confort, cuisine, tarif: l'Etoile des Neiges pour 49 euros la 1/2 P, rien à dire).

 

Samedi 17/07: Iseran - Bourg St Maurice (80km, + 1530m)

Un petit col de plus au départ de Lanslevillard; un autre col de la Madeleine, qui permet de se hisser sur les grands plats de Bessans et Bonneval. Puis c'est le sérieux. Ce matin, il y a plus de cyclistes que de moteurs. C'est sympa, on cause, on photographie. L'environnement est superbe, avec les glaciers au loin. Il y a longtemps qu'on n'avait pas roulé dans un tel cadre. Du coup le col est vite atteint, mais vu le vent glacial, nous descendrons jusqu'au Pont Charles pour manger le melon rituel. Puis, c'est une descente bien longue vers Val d'Isère et le barrage de Tignes; tiens des tunnels mal éclairés, on avait oublié les frousses que ça fait. Et encore long et long jusqu'à Bourg St Maurice. Les voitures nous frôlent, normal c'est samedi de grand départ, et il faut vite arriver à la location... quelques injures et bras d'honneur fusent. Bof, oublions. A Bourg, on sait que c'est la fin, la grande traversée des Alpes est faite. On est heureux de notre coup.

 

Et maintenant? Quelques cols à plus de 2000 de çi de là. Les Dolomites et ses cols et paysages. De vrais voyages en vélo, Toscane, Tchéquie. On réfléchit, et on vous dit tout.



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